Christian Fémy : « On n’a pas perdu beaucoup de temps »

Classé dans : SKI ALPIN, SKI NORDIQUE, SNOWBOARD
Les équipes de France de ski alpin, nordique et snowboard ont repris leur saison quasiment normalement. Si leur fin de saison a été amputée de quelques rendez-vous importants, le retour aux affaires n’a pas été trop perturbé. Christian Fémy, le directeur des sports d’hiver paralympiques pour la FFH fait le point.

Christian Fémy, pouvez-vous revenir sur la mise en place des premiers stages ?

Reprise intensive avec les fondeurs tricolores qui enchaînent les kilomètres en ski-roue

Christian Fémy : Nous n’avons pas perdu beaucoup de temps. La FFH a autorisé la reprise des regroupements pour le 15 juin, donc dès ce jour-là, toutes nos équipes ont retrouvé la neige ou la piste de ski-roue, soit trois mois après la mise en confinement.

Les sportifs ont pu reprendre leur travail de préparation physique classique comme ils le font généralement. Et ils ont pu retourner s’entrainer en extérieur courant mai. Généralement, les premiers stages se tiennent début juin. Là, il y a eu un décalage de quinze jours. Finalement, nous avons connu peu de perturbation. Les seuls changements concernent les lieux de stage. Les alpins n’ont pas pu se rendre à Ushuaia (Argentine) pour leur habituel stage dans l’hémisphère sud et les nordiques à Planica (Slovénie) pour leur stage dans un tunnel.

Les skieurs sont en stage à Saas Fée.

En revanche, il a fallu tenir compte des protocoles sanitaires…
C. F : Oui. Il y a d’abord eu quelques incertitudes concernant l’ouverture ou non des pistes et des glaciers. Il a aussi fallu s’organiser pour bien respecter le nombre de personnes par véhicule et la distanciation entre chacun lors des trajets. C’est toujours vrai pour les alpins qui étaient en stage à Saas Fee, en Suisse jusqu’au 19 septembre. Le snowboard a enchaîné avec un stage au Stelvio (Italie). Globalement tout se passe bien d’autant qu’aucun cas de Covid n’a été déclaré depuis la reprise.

L’application des mesures sanitaires a –t-elle induit quelques modifications en termes d’organisation ?
C. F : Non. Elles sont acceptées et appliquées par tous et je salue le professionnalisme de chacun. Mais elles peuvent devenir très lourdes et contraignantes par moments. Je pense notamment à la mise en place des tests PCR avant chaque stage. Plus ça va et plus il est compliqué, d’un point de vue logistique, de pouvoir les faire dans les temps et d’avoir les résultats pour le premier jour de stage. Nous avons alerté la commission médicale de la FFH à ce sujet et des solutions sont en passe d’être activées. Certains athlètes sont parfois à 30 ou 45 minutes du premier laboratoire et quand il n’y a pas de créneau, ils doivent parfois doubler la distance…
Et dans les routines quotidiennes des sportifs sur les lieux de stage ?
C. F : Non parce que nous sommes par petits groupes. Ils sont toujours ensemble et connaissent les fonctionnements en place. Ils anticipent donc les trois minutes nécessaires pour le lavage des mains avant chaque repas ou rassemblement ou la prise de température tous les matins. Le port des masques, la désinfection des lieux communs sont juste des paramètres supplémentaires à intégrer dans leur routine. Quant au matériel, il est généralement personnalisé donc cela limite les risques.

Marie Bochet évoquait l’importance d’avoir de la lisibilité sur le calendrier des compétitions d’ici la fin du mois d’octobre. Qu’en est-il ?

Le collectif France snowboard en stage en Italie.

C. F : Nous savons déjà que les premières compétitions et classifications de novembre prévues à Landgraff (Hollande) pour l’Alpin et le snowboard sont annulées. On manque encore de visibilité mais on ne fera des pieds et des mains pour toutes les manches de coupe du monde. Par exemple, nous n’irons pas au Canada avec l’équipe de snowboard pour courir quatre courses alors qu’une mise en quarantaine est prévue pour les personnes qui arrivent sur le sol canadien. On ne va pas partir 25 jours pour quatre épreuves. Les deux priorités sont de maintenir les championnats du monde en février 2021 et le test-event paralympique à Pékin, en Chine, dans l’optique des Jeux de 2022. L’IPC a mis en place une cellule Covid pour étudier avec chaque organisateur la problématique des conditions sanitaires et d’accueil des délégations étrangères afin de proposer un calendrier réalisable, mais ces obligations changent tous les jours.
Lors des stages des différents collectifs, quel regard portez-vous sur la forme des athlètes ?
C. F : Ça avance bien sportivement. Nous sommes au milieu de la phase de préparation, ça va bien. Mais à un moment, il va falloir lever cette part de doute. Il va falloir trancher. Après, nous sommes encore dans une phase de construction et de développement dans l’optique des Jeux paralympiques de 2022.

Rédaction : J. Soyer