Anaïs Bescond, championne olympique de biathlon aux Jeux de PyeongChang 2018, a rejoint le staff de l’équipe de France de ski nordique pour la saison 2022-2023. Avec enthousiasme, envie et détermination. Elle y apporte un regard différent mais doit aussi se réinventer. La première épreuve de Coupe du monde en Finlande, mi-décembre, s’est avérée prometteuse.
Cela s’appelle bien naître. Pour sa première en Coupe du monde comme entraîneure de l’équipe de France de ski nordique handisport, à Vuokatti en Finlande, Anaïs Bescond peut être satisfaite. La troisième place d’Anthony Chalençon et de son guide Florian Michelon sur le 12,5 Km, est de bon augure pour la suite.
« Cette première semaine de Coupe du Monde m’a rassurée et a démontré que l’on travaille dans le bon sens parce que les résultats ont été plutôt bons, le 20/20 d’Anthony (Chalençon) est encourageant », commente la nouvelle entraîneure de tir des Bleus. « Même s’il y a encore des choses à faire, cela prouve que notre collaboration va dans le bon sens. » Christian Fémy, directeur des sports d’hiver pour la FFH, appuie : « Elle renforce le niveau de compétence que nous avions déjà par son immense vécu. Elle partage, avec humilité, tant auprès des meilleurs que lors des stages développement.»
Anaïs Bescond, retraitée des circuits de haut niveau depuis mars 2022 et en formation pour le BE2 (diplôme d’entraîneur spécifique), n’a pas traîné. La biathlète, triple médaillée olympique des Jeux de PyeongChang, est à nouveau sur les pas de tirs internationaux. La championne olympique du relais mixte 2018, également en bronze sur la poursuite et le relais, a rejoint cet été le staff de l’équipe de France handisport pour la saison 2022/2023. « Vincent Duchêne, l’entraîneur référent du paraski nordique français, m’a sollicitée par SMS pour savoir ce que je ferai après la fin de ma carrière… car il était à la recherche d’un coach de tir », relate Anaïs Bescond, 35 ans, qui vit ainsi sa première expérience de coach.
UN BON COMPROMIS POUR TOURNER LA PAGE
Renseignements pris sur le handisport et l’équipe de France, elle accepte le challenge. « J’ai pris le temps de la réflexion parce que je ne connaissais pas le milieu. Finalement, dans mon entourage, beaucoup savaient de quoi il en retournait, m’ont parlé de manière positive de cette équipe et m’ont dit qu’elles m’y verraient bien. Je devais aussi me positionner en tant que jeune retraitée, avec mes états d’âme, je dirais. » Sans oublier de faire valider ce projet auprès de l’Armée. « Je voulais en effet continuer avec le corps militaire. »
Toutes les conditions réunies, il n’y avait plus qu’à se lancer. « Cela me permet de couper avec ce que je faisais depuis vingt ans, tout en restant au contact du biathlon, de l’hiver et de la neige. » Conquise par le fait de travailler avec des champions motivés, accessibles et reconnaissante de l’apport de Vincent Duchêne – « qui m’aide beaucoup et me met à l’aise parce que je suis passée de l’autre côté de la barrière en deux mois » – Anaïs Bescond apprend, dans la bonne humeur et avec beaucoup de plaisir, à se réaliser autrement.
Rédaction : J. Soyer