À l’occasion des Jeux Paralympiques d’hiver, la Fédération Française Handisport est partie à la rencontre des entraîneurs des équipe de France des sports d’hiver. Ils nous expliquent la relation spéciale qui s’est nouée au sein de leurs collectifs.
Le collectif France semble très soudé, qu’avez-vous mis en place pour la cohésion d’équipe au sein de votre collectif France ?
Benjamin Ruer, entraîneur de l’équipe de France de ski alpin : « On essaie de faire en sorte qu’on se sente bien dans le collectif. On a construit une confiance mutuelle entre le staff et les athlètes. Chacun a trouvé sa place, se sent bien à l’intérieur de l’équipe. »
Vincent Duchene, entraîneur de l’équipe de France de ski nordique : « Pour la plupart, on se connaît depuis un moment maintenant. Mais on apprend constamment à se connaître. On n’a jamais forcé le lien. Et sur les compétitions, les athlètes sont toujours très reconnaissants envers le travail du staff. Au départ, on leur rappelait souvent qu’ils avaient une part de responsabilité dans la performance, et nous aussi. C’est un sport individuel, mais le travail d’équipe est très important. »
Yannis Dole, entraîneur de l’équipe de France de snowboard : « J’ai rejoint le collectif après les derniers Jeux, c’était la première fois qu’ils gardaient un coach plus d’un an. On a réussi à fédérer une équipe autour d’un projet commun. Tout le monde aime son sport et fait tout pour que les athlètes soient performants. »
Vous passez énormément de temps avec l’équipe, comment vous le gérez ?
Yannis Dole : « Je dirais qu’on vit 120 jours de l’année ensemble. On est six ou sept, cela aide à bien apprendre à se connaître. Tout n’est pas toujours facile, il faut composer avec les caractères de chacun. »
Benjamin Ruer : « Oui, on passe au moins la moitié de l’année ensemble, donc on a besoin d’avoir cette confiance mutuelle. Le sport, c’est énormément de sacrifices et d’exigences et il faut être à l’aise dans le groupe pour que ça fonctionne. Avec le Covid, c’est plus compliqué d’avoir des moments de convivialité, mais on s’est toujours soutenus dans les moments les plus délicats. Je pense que ça pousse tout le monde vers le haut. »
Vincent Duchene : « En stage, on passe toute la journée ensemble, on est souvent en gestion libre. On s’entraîne ensemble, puis on joue aux cartes ensemble le soir. On a mis en place des petits jeux, histoire de mettre un peu d’ambiance. On tire au sort qui fera la vaisselle, et à la fin de la saison, on élit le « chevalier de l’éponge » (rires). »
Arrivez-vous à voir les autres disciplines et collectifs ?
Vincent Duchene : « Pendant la saison, c’est compliqué de se voir. On a un planning chargé, qui n’est pas facilité par la crise sanitaire. Sur les championnats du monde, on a réussi à être plus ou moins ensemble. Les alpins sont venus nous encourager et inversement. Ce sont ces moments-là qui sont importants pour l’ensemble du groupe. »
Benjamin Ruer : « On a à cœur de se retrouver au moins sur un stage de préparation physique tous ensemble chaque année. Généralement, c’est axé autour du vélo. On apprend à se connaître, cela crée de la convivialité entre les différents collectifs. »
Vincent Duchene : « On essaie de les mettre un peu en difficulté par rapport à leur discipline, on les oblige à se surpasser, avec le soutien des autres. L’idéal serait de réussir à mettre également en place un stage pendant l’hiver. »
Yannis Dole : « Pour ce stage d’été, c’est la première fois qu’on pouvait vraiment échanger avec les autres disciplines. Ça fait du bien de se retrouver tous ensemble. Pendant les Jeux paralympiques, si on peut aller voir les autres, ce sera super, mais on a tous des emplois du temps chargés. Mais on a une équipe de France solidaire, les athlètes se motivent les uns les autres. »
Rédaction : S. Chauvet