« Il ne faut pas voir le handicap comme un frein aux sports d’hiver »

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Les Jeux Paralympiques d’hiver de Pékin 2022 s’ouvrent le 4 mars prochain, où 19 sportifs handisport tenteront de s’imposer parmi l’élite mondiale, l’occasion pour la Fédération Française Handisport de mettre en avant l’accessibilité des sports d’hiver.

Victor Pierrel participe cet hiver à ses premiers Jeux Paralympiques. Le Bordelais a débuté le ski en fauteuil peu de temps après son accident, qui l’a rendu paraplégique. « On a trouvé une personne qui m’a appris à skier dans les Pyrénées », se souvient-il. Mais alors qu’il voulait s’y mettre à plein temps, il décide de déménager à la montagne. « Dans les Pyrénées, j’avais trouvé un coach, une station, mais ça me demandait énormément de déplacements. » Il s’installe alors dans les Alpes, pour s’entraîner à Peisey-Vallandry.

« On pratique un sport de haut niveau, si on doit faire plusieurs heures de route pour aller skier, c’est compliqué », confirme le Bordelais. «  Car si on a beaucoup de stages quand on est en équipe de France, qu’on est logés, avant d’atteindre le collectif France, il faut s’entraîner en autonomie. »

« Si on a envie de faire des sports d’hiver, c’est tout à fait possible. Mais il faut que ce soit une démarche volontaire, ne pas attendre qu’on nous offre les solutions », abonde Christian Fémy, directeur des sports d’hiver à la Fédération française Handisport. La répétition est notamment de rigueur, et donc, souvent, la proximité géographique.

Raid Savoie 2019 ©C-Haas

Le ski en loisir, une discipline très accessible

Mais si pour la compétition, il faut parfois faire des concessions, la pratique en loisir, elle, est très accessible. « Le ski est l’une des activités les plus accessibles pour les personnes en situation de handicap », confirme Vincent Gendreau, du comité départemental handisport de Savoie. « Les fabricants ont créé un grand nombre de types d’engins, qui permettent de s’adapter au plus grand nombre de handicap. »

Régulièrement, le comité départemental organise des journées de découverte à destination des jeunes. « On a aussi créé des écoles de sport, à la fois pour le ski alpin et le ski nordique », discipline, il le concède, un peu moins accessible pour les personnes en fauteuil.

Les installations dans les stations de ski peuvent également être un petit frein. « Mais les stations font de plus en plus d’efforts, pour fournir du matériel et pour que tous les types de handicap prennent les remontées », estime Christian Fémy. « Généralement, le matériel s’adapte aux remontées », précise Victor Pierrel.

Tous les moniteurs peuvent enseigner aux personnes en situation de handicap

C’est bien simple, pour Christian Fémy, « il ne faut pas voir le handicap comme un frein pour les sports d’hiver. J’ai souvent des coups de téléphone de parents qui me demandent « ma fille veut faire du ski, où est-ce qu’ elle peut aller ? » Je leur réponds partout. Elle tient debout, elle a envie de faire du ski, pas de problème. Pour ceux qui ont besoin de matériel, il faut qu’ils se rapprochent des offices du tourisme. » D’autant que tous les moniteurs, de par leur formation, sont habilités à apprendre le ski aux personnes en situation de handicap. « Nous organisons des formations spécifiques pour le ski en fauteuil, par exemple », ajoute Christian Fémy.

Peu importe son handicap, que l’on soit un skieur régulier ou occasionnel, la pratique des sports d’hiver est possible.

Rédaction : S. Chauvet