Historiquement, le ski alpin est la première activité sportive pour personnes en situation de handicap à se structurer, dans les années 1950. Elle est bien sûr présente, avec d’autres, lors de la constitution de la première Fédération en 1963, qui prend en 1977 le nom de Fédération Française Handisport et qui regroupe à ce jour plus de 30 disciplines.

Le ski alpin est pratiqué par trois grands groupes de handicapés : les aveugles et mal-voyants, les amputés et paralysés debout et, depuis la fin des années 80, les personnes en fauteuil roulant. Les infirmes moteurs cérébraux (IMC) font en outre leur apparition en compétition, non sans problèmes quant à leur classification…

Le ski constitue une activité particulièrement gratifiante pour ces publics, souvent confrontés à de sérieux problèmes dans leur vie quotidienne et qui trouvent là, au contraire, l’occasion d’une pratique, de plein air s’il en est, en intégration complète avec les valides et avec des possibilités d’évolution tout à fait comparables aux leurs !

De nombreux clubs handisport, sont dotés de matériels spécialisés et de moniteurs formés permettant d’accueillir tous type de handicap, dans des conditions de sécurité et de confort adaptées à la pratique.

 

  • Les handicapés visuels sont guidés par un skieur qui les précède et qui leur fournit les informations nécessaires, à la voix et le plus souvent avec un dispositif de radio-transmission ou d’amplification. En compétition, on distingue 3 niveaux de handicap : B1 (aveugles), B2 (amblyope, acuité inférieure à 2/60 et/ou champ inférieur à 5°) et B3 (même chose avec 6/60 et 20°) ; tous peuvent s’aligner dans les 4 disciplines : super combiné, super-géant, géant et slalom.

 

  • Les handicapés debout regroupent des types d’atteintes variés : un bras, les deux, une jambe, ou les deux, amputation fémorale, atteintes croisées. Les handicapés de jambe(s) skient avec prothèse(s) et leur silhouette est celle des valides, comme celle de certains IMC.
    Seules les personnes amputées fémorales (et certaines ayant de fortes déficiences musculaires) ont recours à un matériel spécifique : les stabilisateurs. Ils sont construits sur le modèle de cannes anglaises pourvues de patins et permettant des appuis glissés sur la neige.
    En compétition, chacune de ces classes a longtemps eu son propre classement, ce qui multipliait les podiums et les médailles ; la tendance est actuellement au regroupement de classes, suivant les engagés, grâce à la mise au point d’un système de temps compensés. Ceci permet au besoin d’aller jusqu’au podium unique pour tout le groupe…

 

  • Le ski assis est ouvert aux paraplégiques et autres handicapés des membres inférieurs (amputés bilatéraux, polios…). Dans la technique la plus satisfaisante, celle de l’uniski, et sa variante le Dual-ski, le skieur est assis et sanglé dans une coque fixée sur un ski (ou 2) par l’intermédiaire d’un système d’amortissement et il assure son équilibre latéral avec 2 stabilisateurs (semblables à ceux des unijambistes). Il peut prétendre à terme à des évolutions en tous points comparables à celles des valides, sur les pistes comme sur les remontées mécaniques.
    D’autres techniques existent (skikart, Tandem-ski, etc…) : moins exigeantes pour le handicapé, mais un peu moins performantes aussi car devant être limitées parfois au terrain très facile et à certains types de remontées, elles présentent pourtant un grand intérêt dans les cas où l’uniski ne peut être utilisé correctement, en particulier pour les handicaps les plus lourds.
    Pour les courses, l’uniski et le Dual-ski sont admis et on distingue ici encore 3 classes (LW10 à LW12), suivant les résultats d’un testing fonctionnel. Rien ne les distingue visuellement. Là aussi, l’emploi des temps compensés se généralise.